1. Indicateurs de consommation du patrimoine municipal 

1.1. Consommation énergétique du patrimoine municipal (bâti, éclairage, parc auto)

Avec des consommations énergétiques totales de 34,4 GWh, l’année 2021, bien que loin du record historique de 40,4 GWh de 2010, était une année de consommations significativement plus hautes que 2020 et équivalente à 2019.

Les premiers résultats disponibles pour l’année 2022 (toutes les données de consommations énergétiques de décembre n’ont pas encore été intégrées) montrent une année de consommations particulièrement basses: environ 28 GWh, soit une quantité équivalente à 2020! 

Ceci est dû:

– à une très forte baisse des consommations de gaz, liée à un automne 2022 particulièrement doux et à la mise en œuvre des actions du plan de résilience énergétique de la ville de Lorient. Le contrôle des températures dans les bâtiments municipaux ainsi que le décalage de la date d’allumage du chauffage ont eu des impacts très significatifs. 

– à une baisse très importante de la consommation d’électricité de l’éclairage public, de presque 1GWh par rapport à 2021 (consommations 2022 de 2.8GWh), du fait de la politique d’extinction de l’éclairage public mise en œuvre fin 2021 qui a donné tous ses fruits en 2022. En 2009, le plus haut historique des consommations d’électricité pour l’éclairage public était à 6.6 GWh! 

L’année 2023 verra la pleine application du plan de résilience énergétique: les consommations devraient diminuer par rapport à 2022.

 

1.2. Part de couverture énergies renouvelables (EnR) des consommations énergétiques du patrimoine municipal (bâti)

La part de couverture en énergies renouvelables des consommations énergétiques du patrimoine municipal bâti est définie par la formule suivante : [électricité verte achetée + électricité PV produite (autoconsommée et vendue) + chaleur renouvelable achetée + chaleur renouvelable produite] / [chaleur totale achetée (gaz et RCU) + chaleur totale produite (bois + granulé + solaire thermique) + électricité totale achetée + électricité PV autoconsommée]. L’objectif pour 2020 était d’atteindre le taux de 30% en couverture énergie renouvelable, l’objectif fixé pour 2025 est d’atteindre 50%.

En 2020 et 2021, la part de couverture d’énergies renouvelables du patrimoine bâti de la ville de Lorient était passée au dessus de l’objectif, avec 32% de couverture EnR en 2020 et 33% en 2021. 

Pour 2022, les premières données indiquent une évolution très significative du taux de couverture: 41%! Ceci est dû à l’évolution de la composante « chaleur ». En effet, la forte baisse des consommations de gaz et l’augmentation de l’approvisionnement en chaleur bois (réseau de chaleur de Lanveur et fonctionnement particulièrement satisfaisant des chaudières bois du Moustoir) se sont combinées pour faire évoluer très favorablement le taux de couverture EnR « chaleur ».

La fin de l’année 2023 verra la mise en service du réseau de chaleur de Bodélio, dont les effets sur la couverture EnR seront sensibles à partir de 2024. L’enjeu principal pour les années à venir est l’approvisionnement en électricité renouvelable: le groupement d’achat piloté par Lorient Agglomération a du déclarer sans suite le lot « électricité à haute valeur environnementale », faute de candidats ayant déposé des offres. La couverture en électricité renouvelable de la ville de Lorient va par conséquent fortement chuter en 2023. Un travail est en cours pour élaborer un nouveau modèle d’approvisionnement en circuits courts à partir de centrales solaires détenues par des acteurs du territoire (SPL BER, SEM X Sea, agriculteurs, etc.).   

 

1.3. Consommations d’eau du patrimoine municipal

Les consommations d’eau du patrimoine municipal se sont maintenues sous les 100 000m3 en 2021 et 2022. Il est à noter que le prix du m3 d’eau est relativement stable depuis quelques années, à environ 3,8€TTC. 

En terme d’action, la mise en œuvre d’outil de suivi par compteur d’eau (systèmes de télé relève) est en cours, notamment sur les points à enjeux, afin que les consommations d’eau soient suivies plus régulièrement. Il s’agit également d’identifier les fuites ou les usages anormaux. Les forages dont l’usage est réservé à l’arrosage des espaces verts feront l’objet d’une mise en conformité courant 2023. Ces interventions seront l’occasion d’installer et ou de vérifier les d’outils de suivi quantitatif ainsi que qualitatif.

1.4. Émissions de CO2 du patrimoine municipal

Après une année 2021 qui avait vu les émissions de CO2du patrimoine municipal repasser au dessus de l’objectif 2020, l’année 2022 marque un retour affirmé sous cette barre. La baisse des consommations de gaz est bien évidemment le facteur explicatif principal. La ville de Lorient montre qu’elle peut atteindre l’objectif de -30% d’émissions de CO2 par rapport aux émissions de 1990 en année « normale », c’est à dire sans les fermetures de bâtiments de 2020 qui avaient permis l’atteinte de l’objectif.

2. Indicateurs alimentation

2.1. Part des produits de qualité (locale, bio, label) pour la restauration de la cuisine centrale

La part des produits de qualité (produits bio, produits label rouge, filière LIN, Bleu Blanc Coeur, poisson frais et circuits courts) a légèrement diminué en 2020 et 2021. Ceci est lié aux contraintes engendrées par la pandémie de COVID. Les chaînes logistiques ont été désorganisées, le travail des équipes également. Il est cependant important de constater que la part des produits issus de filières de qualité demeure au dessus des 60%. 

Les indicateurs vont évolués à partir de 2022 et est encore en cours. En effet la Loi EGalim au 1er janvier 2022, oblige la restauration collectif de s’approvisionner à plus de 50% de produits de qualité et durables, dont au moins 20% de produits biologiques par semaine pour tous les enfants.

3. Indicateurs de consommation du territoire

3.1. Consommation énergétique du territoire municipal

Les données fournies par Audélor montrent une stabilité des consommations énergétiques du territoire lorientais entre 2018 et 2019, à environ 1200 GWh. La consommation de produits pétroliers a augmenté entre 2018 et 2019, tandis que la consommation de gaz diminuait, les deux se compensant. Bois et électricité sont restés stables. 

3.2. Quantité de CO2 émis par habitant

Les émissions de CO² sont réparties par secteurs d’activités et réparties en deux catégories : celles directes c’est-à-dire induites par l’activité d’une organisation par exemple et celles indirectes qui correspondent à la consommation d’énergie (déplacement, pour la production, chaleur..). Ces données sont issues d’Audélor sur l’année 2018 néanmoins les ordres de grandeurs restent les mêmes. En effet, le transport représente 45% des émissions de CO² sur le territoire, suivi à hauteur de 32% pour le secteur résidentiel, 15% pour le secteur tertiaire, 7% pour l’industrie et 1% pour les déchets. Rapporté au  nombre d’habitant, les émissions de CO² sont de l’ordre de 3,6 tonnes par habitant Lorientais contre 7,1 tonnes pour un breton, ou un Morbihannais. Hélas, il n’est pas possible de féliciter le territoire pour sa sobriété carbone ; la différence est explicable par l’absence d’émission liée au secteur agricole absent du territoire de la ville de Lorient.

A savoir qu’un bilan d’émission de gaz à effet de serre (GES), dit BEGES, est obligatoire pour les communes de plus de 50 000 habitants (art. L229-25 code de l’environnement). Il doit être réalisé tous les 3 ans. Celui de la ville de Lorient va être réalisé courant 2023. Il sera l’occasion d’évaluer les pratiques de la collectivité et d’estimer les marges de manœuvre à la disposition de la ville.

4. Indicateurs mobilité

4.1. Evolution du nombre de déplacements cyclables sur le territoire (à partir de comptage sur certains axes)

Deux axes sont dotés de systèmes de comptage: l’Avenue de la Marne et le Boulevard Jean Le Maux. Les données 2022 pour l’Avenue de la Marne ont été compilées (le compteur a été installé en novembre 2022 cependant), celles du Boulevard Jean Le Maux ne sont pas disponibles (installé en milieu d’année 2022). 

4.2. Part des enfants sachant faire du vélo à la fin du CM2

921 élèves ont été formés à la pratique de vélo dans les écoles lorientaises en 2022. Le dispositif « école du vélo » a permis de former 8800 élèves depuis sa création en 2011.

4.3. €/an/habitant consacrés à la mobilité cyclable

Les dépenses considérées sont celles liées:

  • aux traitements des agents intervenant sur la mobilité cyclables (école du vélo notamment) ;
  • au déploiement des équipements: arceaux, abris vélos ;
  • aux aménagements cyclables ;
  • à l’entretien et l’achat des vélos disponibles en interne et à l’animation de la mobilité cyclable sur le territoire ;
  • au financement de la boutique vélo.

Pour 2022, les dépenses de la ville de Lorient pour la politique cyclables s’élevaient à 22,2€/habitant. 

4.4. Évolution du nombre de déplacements motorisés sur le territoire

Un inventaire est réalisé par la Ville de Lorient et est centralisé dans un observatoire du comptage routier. Cet inventaire recense tous les comptages routiers effectuées depuis 2014. Les comptages ne sont pas réguliers mais sont générés dans le cadre de besoins spécifiques tel que pour la modification d’une voirie par exemple. Pour cet indicateur, les tronçons disponibles et considérés comme des axes majeurs d’entrée et de sortie de ville sont représentées ci-dessous. Cet indicateur est des plus pertinent pour comprendre l’évolution de la part motorisé de la mobilité du territoire Lorientais. Des comptages devront être planifiés et systématique par an sur les axes choisies.

5. Indicateurs nature en ville

5.1. Nombre d’arbres plantés et nombre d’arbres coupés dans l’année

 Depuis 2020, ce sont 2 000 petits sujets dans le cadre de boisements au nord de la ville qui ont été plantés. On compte également 300 arbres de grande taille dans les nouveaux projets tels que celui la Marne (bilan +30), Foch et l’Estacade (+ 25) ainsi que dans les parcs et jardins. Les projets s’accélèrent sur le reste du mandat avec de nombreux aménagements qui verront plus de 1 000 arbres de grandes taille plantés dans le cadre de « mon centre-ville demain », du projet de Carnel en 2024, de l’ANRU du Bois du Château, de la suite de l’Estacade et du parc de Bodélio. Les boisements se poursuivront par ailleurs à raison de 2 000 arbres. C’est donc un total de près de 6000 arbres qui auront été plantés sur 6 ans.

En terme de gestion il faut distinguer l’arbre urbain et les plantations forestières. En effet, celle-ci n’ont pas les mêmes besoins. Notamment, pour assurer l’optimisation des travaux de gestion spécifique aux arbres urbains, le service en charge a construit en 2022 une cartographie interactive spécifique. C’est à présent un véritable outil de management numérique de l’arbre urbain.  Celui-ci permet :

      • l’archivage des chantiers (historique de l’arbre existant et abattu, taille, date, essence…) ;
      • la planification des travaux (précision du besoin, priorisation des interventions en lien également avec les doléances des habitants) ;
      • Suivi d’intervention en cours (en interne comme par les prestataires).

Le service en charge des arbres urbains est passé d’une gestion de la cohabitation (lutte contre lesdites « nuisances » de l’arbre) à une mise en valeur de l’arbre dans l’espace urbain. Les données disponibles couvrent l’année 2022. Il convient de préciser que le recensement des arbres en gestion est actuellement en cours et sera donc à la hausse. Cette donnée sera actualisée au cours de l’année 2023. Il est important de rappeler que l’année 2022 est exceptionnel au vu des conditions climatique et météorologique (sécheresse, tempête), les conséquences de ces aléas sont encore à estimer (taux de reprise des arbres au printemps).

Nombre d’arbres urbains plantés et abattus (hors arbre forestier) :

Photos de 3 différentes plantations forestières sur le territoire de Lorient [crédit ville de Lorient]

6. Indicateurs risques

6.1. Part et surface du territoire artificialisé

Le territoire de la commune de Lorient représente 1748ha selon l’IGN. La partie dite urbanisée représente 89% du territoire. Il sera intéressant de qualifier les différentes typologies de sols artificialisées (part du bâtit, des parkings, des voiries,..) pour comprendre la structure du territoire et son évolution.

En lien avec l’artificialisation, il est pertinent de résumer de manière non-exhaustive les résultats d’une étude menée en transversalité avec le service planification et dynamiques urbaines. Cette étude a été conduite courant 2022 par Intermezzo en parallèle du projet de recherche PAENDORA2, financé par l’ADEME, avec le soutien du Lab-STICC-CNRS. Ainsi, à l’échelle de la ville, l’étude a porté sur la caractérisation du tissu urbain en « zones climatiques locales » (dites : Local Climate Zones / LCZ (Stewart & Oke)), ceci permet d’identifier et spatialiser l’effet d’îlot de chaleur urbain sur la base des formes urbaines (environnement bâti et occupation / usage des sols). Voici quelques éléments conclusifs de l’étude :

    • 8 % de la surface du territoire est considérée comme zone compacte, c’est à dire plus favorable à stocker la  chaleur et à accentuer les effets caniculaires. La part des zones thermos-accumulatives s’élèvent à 15 % lorsqu’on ajoute les zones minérales fortement sensibles et stockant la chaleur que sont la roche nue, les pavés, le macadam. Et si l’on ajoute les grandes emprises au bâti bas (zones d’activités, voirie et parking), la part totale des zones thermos-accumulatives s’élèvent à 39%. 
    • 7,6 % de la ville a un taux d’imperméabilité supérieur à 40 %.
    • Les établissements scolaires, les centres commerciaux, les chantiers navals et l’hôpital ont des niveaux d’imperméabilité dites excessifs (entre 60 et 100 %). Il en est de même de l’ancienne base sousmarine, les chantiers navals et les centres commerciaux.
    • 18 % de la superficie de la ville est naturelle, incluant l’eau. Si elle contribue au maintien de températures acceptables en cas d’épisodes de chaleur, cette surface se trouve principalement en extension du tissu urbain, vers le nord en direction de Quéven.

Ci-dessous deux cartes en lien avec l’étude des zones climatiques locales. L’étude complète et autres cartographies seront bientôt disponibles sur ce site. Un lien dans ce paragraphe sera ajouté.

6.2. Risque inondation lié à la submersion marine et à l’érosion du trait de côte

Actuellement en cours, un Plan de Prévention des Risques Littoraux (PPRL) a été prescrit sur la commune de Lorient, par arrêté préfectoral du 24 avril 2019. Un PPRL est un outil de gestion des risques naturels qui cartographie les risques de submersion marine et qui réglemente l’urbanisation dans les zones exposées. Les cartes de submersion marine déjà réalisées sont disponibles sur le site de la préfecture du Morbihan : ICI. Dans le cadre du PLU, ces zones sont également notifiées. Des mesures de maîtrise de l’urbanisation dans les zones à risque sont précisées au point 10. zones basses de submersion marine (disponible ICI) en complément bien entendu de prescriptions édictes dans la loi littoral également rappelées. En quelques chiffres, avec 12kms de côte, la ville de Lorient est soumis sur 15 ha de son territoire au risque de submersion marine soit 1% de celui-ci (source : DDTM). 883 logements sont soumis à ce risques (source INSEE).

6.3. Risque inondation lié à l’eau pluvial

Concernant le risque inondation lié à l’eau pluvial, le règlement graphique du Plan Local d’Urbanisme représente les zones sensibles aux événements pluviaux. Pour bien les visualiser, vous pouvez consulter le Plan du zonage d’assainissement eaux pluviales l’un des annexes graphiques du PLU disponible ici. Des préconisations particulières doivent être mises en œuvre sur ces zones et sont précisées notamment au niveau de l’article IV du PLU. Pour aller plus loin : ICI.

A savoir que le risque majeur concernant les eaux pluviales à Lorient, réside dans la conjoncture de marées hautes de moyen à fort coefficient et d’évènement pluvieux de moyenne à forte intensité.

7. Indicateurs cohésion sociale

7.1. Force du tissu associatif (nbr d’associations – % d’habitants impliqués dans des associations)

A partir de la base de données de l’ensemble des associations inscrites à Lorient Associations, une catégorisation a été réalisée en 5 grandes familles: sport (y compris sports mécaniques), culture (musique, histoire, arts, danse), citoyenneté – santé (spiritualité, coopération internationale, participation à la vie de la cité, amélioration de la santé ou prise en compte de pathologies), économique et social (associations de quartier, secteurs d’activité, accompagnement social) et environnement – animaux (préservation de l’environnement et protection des animaux). 

La représentation proposée permet de situer, pour Lorient, le nombre d’associations par grande famille ainsi que le nombre moyen d’adhérents par association. La taille des cercles correspond au nombre d’adhérents lorientais, tandis que leur couleur correspond au nombre d’adhérents total.

De cette représentation émerge le fait que les associations sportives ainsi qu’économiques et sociales sont nombreuses et en moyenne composées de beaucoup d’adhérents. Les associations culturelles et de citoyenneté-santé sont également nombreuses, mais disposent en moyenne de significativement moins d’adhérents. Quant aux associations environnementales, peu nombreuses, elles disposent en outre en moyenne du plus petit nombre d’adhérents: elles semblent plus fragiles que les autres familles d’associations.

Ce graphique sera complété chaque année, laissant la dynamique des familles émerger (augmentation ou diminution du nombre d’associations et d’adhérents), ce qui permettra une analyse plus riche de cet indicateur.